1- Segmenter vos canaux de vente : le « 80/20 » appliqué
2 –Standardiser l’offre pour réduire la charge mentale
3- Automatiser la communication et la logistique
4- Analyser et ajuster en continu
DISCLAIMER !
Les chiffres indiqués sont des exemples pour donner une idée. Il faut bien entendu adapter ces chiffres à sa situation personnelle et faire le travail nécessaire pour réaliser ces calculs de rentabilité.
1- Segmenter vos canaux de vente : le « 80/20 » appliqué
Objectif : Concentrer vos efforts sur les 20% de canaux qui génèrent 80% de vos revenus, tout en automatisant ou simplifiant le reste.

- Priorisation par rentabilité/temps :
- Circuits courts premium (ex. : AMAP, paniers hebdomadaires) : Ces clients paient souvent à l’avance (trésorerie assurée) et acceptent des prix 10-20% plus élevés pour des légumes « rares » ou de saison. Exemple : Une AMAP de 30 paniers à 25€/semaine = 39 000€/an avec 2h/semaine de logistique (vs. marché).
- Vente en ligne avec retrait à la ferme : Plateformes comme La Ruche qui dit Oui! ou un site simple (via Shopify ou Wix) avec précommandes. Astuce : Proposez des « boxes mystère » (invendus + légumes moins esthétiques) à -30% pour écouler sans effort.
- Restauration locale (1-2 restaurants bio) : Ciblez ceux qui valorisent la traçabilité. Un chef peut acheter 50 kg de tomates anciennes/semaine à 4€/kg (vs. 2,5€ en marché).
- Marchés : Limitez à 1 marché/semaine (le plus rentable) et vendez en gros lots (ex. : sacs de 5 kg de carottes à -10%).
- À éviter :
- Les marchés éloignés (>30 min de trajet) ou les clients « chronophages » (ex. : particuliers qui négocient les prix).
- Les plateformes type Too Good To Go si le volume est marginal (le temps de préparation des paniers n’est pas rentable sous 20 paniers/semaine).
- Outils pour gagner du temps :
- Précommandes : Utilisez Google Forms ou HelloAsso pour les AMAP/paniers. Exigez un paiement à la commande.
- Paiements dématérialisés : Lydia, PayPal, ou Stripe pour éviter la monnaie et les erreurs de caisse.
2- Standardiser l’offre pour réduire la charge mentale
Problème : La diversité des légumes = complexité de gestion. Solution : créer des « gammes » fixes.
- Exemple de gammes (à adapter à votre production) :

- Avantages :
- Réduction de 40% du temps de calibration/emballage (vs. vente à l’unité).
- Possibilité de pré-emballer les légumes les moins périssables (ex. : betteraves, carottes) en début de semaine.
- Aller plus loin :
- Étiquetage pré-imprimé : Étiquettes avec codes QR menant à des fiches recettes (ex. : « Comment cuisiner vos topinambours »).
- Abonnements : Proposez des forfaits 3 mois (ex. : « 1 panier/semaine à 15€ » au lieu de 18€) pour fidéliser et lisser la trésorerie.
3- Automatiser la communication et la logistique
Clé : Utiliser des outils low-cost pour déléguer les tâches répétitives.

- Communication :
- Newsletter automatique (via Mailchimp ou Brevo) :
- Envoi hebdomadaire avec :
▪ Liste des légumes disponibles (photo + description courte).
▪ Lien de précommande (valable 48h).
▪ Exemple de sujet : « Cette semaine : nos dernières aubergines + recette de caviar d’aubergine ».
- Envoi hebdomadaire avec :
- Réseaux sociaux : 1 post/semaine sur Instagram ou Facebook avec :
- Une photo des récoltes du jour + prix (utilisez Canva pour des templates prêts à l’emploi).
- Un story « Coups de coeur » (ex. : « Nos poivrons doux sont parfaits pour les tartes ! »).
- Newsletter automatique (via Mailchimp ou Brevo) :
- Logistique :
- Stockage intelligent : Étiquetez les bacs de légumes avec des couleurs par destination (ex. : vert = AMAP, rouge = restaurant).
- Livraisons groupées : Organisez un seul créneau de livraison/restauration (ex. : mercredi matin) pour optimiser les trajets.
- Gestion des invendus :
- Partenariat avec une épicerie solidaire : Donnez les invendus 1x/semaine en échange d’une visibilité (ex. : leur page Facebook vous mentionne).
- Transformation basique : Congelez les surplus de tomates en coulis (vendu 5€/bocal) ou faites des pickles (marge de 70%).
4- Analyser et ajuster en continu
Méthode : Passez 30 min/semaine à analyser vos ventes avec un tableau simple (ex. : Google Sheets).

- Actions correctives :
- Si un canal descend sous 200€/h de travail, supprimez-le ou réduisez son volume.
- Testez 1 nouveau canal/trimestre (ex. : vente à une cantine scolaire) et mesurez son impact.
- Outils d’analyse :
- Trello ou Notion pour suivre les commandes et les retours clients.
- Excel pour calculer votre seuil de rentabilité par légume (ex. : « Les courgettes doivent se vendre à 3€/kg pour couvrir les coûts »).
Bonus : Techniques pour vendre plus sans produire plus

- Vendre l’expérience :
- Organisez 2 ateliers/an (ex. : « Atelier conservation des légumes d’hiver » à 40€/personne). Cela fidélise et crée du bouche-à-oreille.
- Collaborations :
- Échangez des légumes contre des services (ex. : un graphiste crée votre logo en échange de paniers).
- Prix psychologiques :
- Affichez un prix « ancien » barré (ex. : « 2,50€ → 2€ » pour les légumes de fin de série).
Exemple concret sur 1 semaine type

Résultat : 12h/semaine pour un CA de ~1 500€ (soit 125€/h travaillé contre 30-50€/h en vente classique).
Prochaine étape
Quel est le canal qui vous prend le plus de temps actuellement, et quel est son CA mensuel ?
Observation : Avec une exploitation de 1-3 ha, l’objectif est d’atteindre 50-70% de ventes en précommandes (AMAP, abonnements, restaurants) pour réduire l’incertitude et le gaspillage. Avez-vous déjà identifié vos 2-3 légumes les plus rentables ? Ce sont eux qui doivent structurer vos gammes.